Récement attribué à Geoffroy Dumonstier, cette enluminure en pleine page constitue le seul décor illustrant ces Statuts des maîtres et ouvriers du métier de faire draps d’or et de soie et leurs appartenances en la ville de Rouen. Représentant la figure mythologique de Pénélope, épouse d'Ulysse, travaillant sur un métier. Un dessin attribué à l'enlumineur rouennais Jean Cousin, conservé à Rennes, semble avoir servi de modèle.

Mellon Prudhomme, chanoine de la cathédrale de Rouen et avocat au Parlement, dédie le manuscrit du Lustre des Temps à son frère Guillaume Prudhomme, Général des finances de Normandie et Trésorier de l’Épargne. Contant le début de l’histoire du monde depuis sa création, l’enluminure ornant le frontispice du manuscrit représente l’auteur endormi recevant la visite de Dame Sollicitude. Cette œuvre marque les débuts de la carrière de Geoffroy Dumonstier qui doit être âgé d’une vingtaine d’années.

Dans les comptes des bâtiments du Roi, pour la période allant de 1537 à 1540, Geoffroy Dumonstier apparait parmi les peintres ayant œuvré à la Grande Galerie du château de Fontainebleau, sous la direction de Rosso Fiorentino et du Primatice. Pour son travail, il est rémunéré 20 sous par jour quand le Maître Rosso reçoit 50 livres par mois. Il compte donc parmi les ouvriers les moins bien rémunérés du chantier.

La confrérie de la Conception Notre-Dame est créée à Rouen dès le XIe siècle. À partir de 1486, elle organise un concours annuel de poèmes louant l’Immaculée Conception. Un recueil manuscrit enluminé de ces poèmes est conservé à la Bibliothèque Nationale de France. Richement illustré, il a probablement été commandé par Jacques Le Lieur, notaire et conseiller du Roi. On doit la plupart des décors à un enlumineur rouennais anonyme, désigné sous le nom de Maitre des Heures Ango. Cependant, 2 feuillets illustrés de 8 enluminures ont été ajoutés plus tardivement au manuscrit. On reconnait dans ces 8 enluminures la main de Geoffroy Dumonstier

Un grand projet de vitrail conservé au Musée du Louvre dessiné à la plume sur un support de parchemin est attribué depuis quelques années à Geoffroy Dumonstier. Il ne nous laisse aucun indice sur un supposé commanditaire ni sur l’édifice de destination du projet. L’historien de l’art Mariette se questionnait au 18^e siècle sur la possibilité que Dumonstier eut été également peintre sur verre mais il semble aujourd’hui admis qu’il n’exécutait pas lui-même cette étape et qu’il n’en fournissait que le modèle.

Récemment mise en lumière, l’activité de graveur sur bois de Geoffroy Dumonstier transparait dans 8 vignettes illustrant des livres liturgiques produits par des imprimeurs rouennais

Au début des années 1540, Geoffroy Dumonstier et Masséot Abaquesne, faïencier d’origine rouennaise comme lui, ont collaboré au décor du château d’Ecouen pour Anne de Montmorency. La main de Geoffroy Dumonstier se reconnait de grands panneaux de faïences représentant le cycle des héros romains et du Déluge.   

Geoffroy Dumonstier a probablement découvert la technique de la gravure sur cuivre avec les artistes travaillant au chantier de Fontainebleau. 26 planches de l’artiste sont conservées à la Bibliothèque Nationale de France. En 2024, les Archives départementales de la Seine-Maritime ont acquis une eau-forte représentant une Vierge à l’enfant portant une couronne se tenant dans une niche. Elle porte la date de 1543.   

Cette Carte générale des pays de Normandie est l'oeuvre du cartographe Jean Jolivet. Les décors des bordures de la carte sont vraisemblablement de la main de Geoffroy Dumonstier : fleurs, entrelacs, blasons...Elle démontre également une fine connaissance de Dumonstier dans l'art de représenter les bateaux, peut-être inspiré par le travail de son oncle, Alexis, charpentier de navires.

Vers 1552, Geoffroy Dumonstier réalise cette enluminure pleine page pour illustrer le frontispice du Cartulaire de la communauté des pauvres valides de Rouen. Entourée d'une bordure florale, la scène concentre les thématiques chères à l’iconographie des établissements de bienfaisance. Dans la partie supérieure, est représenté le Jugement Dernier où le Christ est entouré de Marie et des apôtres. Au centre de l’image, deux paraboles occupent le paysage : À gauche, les Oeuvres de miséricorde (« Nourrir l'affamé, abreuver l'assoiffé, accueillir l'étranger, vêtir les malheureux, soigner les malades, et visiter les prisonniers » ) ; à droite, est développée la parabole de Lazare et du Mauvais Riche. Enfin, la partie inférieure répond à celle du Jugement Dernier par une évocation de l’Enfer.

Le personnage central, distribuant des vêtements, et lui-même vêtu d’un manteau écarlate et d’une toque noire semble figurer un membre du Parlement de Rouen, probablement donateur du Bureau des Pauvres Valides.

Geoffroy Dumonstier est l’auteur de 12 enluminures illustrant la méthode pour mesurer différentes distances à l’aide d’un astrolabe, issue de l’ouvrage de l’astronome allemand Johann Stoeffler, publié en 1512. Peintes entre 1555 et 1558, les pages étaient à l’origine reliées et semblent avoir été destinées à l’instruction d’Hercule François, duc d’Anjou, fils d’Henri II et Catherine de Médicis.