La mystérieuse affaire du presbytère de Cideville

« On te dit musicien : l’autre jour tu aurais chanté dit-on la première partie du « Stabat » de Rossini, puisque tu sais la première partie, tu dois connaître la seconde, la partie de basse « Pro peccatis suae gentis ». Fais le moi entendre. À l’instant même l’agent mystérieux frappa la mesure assez exactement pour les deux premières mesures, mais dans la troisième commis une irrégularité qui défigurait un peu le rythme. Sur mon observation il recommence, corrige un peu sa faute, et me permet de reconnaître un peu le passage. Deux ou trois airs populaires tels que « J’ai du bon tabac », « Maître Corbeau » sont articulés avec rapidité et sans aucune faute. Les autres morceaux du répertoire italien que je lui demandis lui étaient parfaitement inconnus : allons, lui dis-je, tu es un triste dilettante. »

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Ces mots ont été prononcés devant le juge de paix de Yerville lors du procès en diffamation opposant le berger Félix Thorel au curé de Cideville Jean Tinel, dont voici en intégralité le procès-verbal d’audience et le jugement (7 janvier-4 février 1851, cote 4 U 6907). Retrouvez-y le témoignage de Jules de Mirville relatant sa conversation avec l’esprit frappeur du presbytère de Cideville, ainsi qu’une trentaine d’autres témoignages.