La nécessité de recenser précisément le nombre d’habitants s’est affirmée au XVIIe siècle, sous l’impulsion de Vauban et de Colbert, soucieux d’une meilleure répartition de l’impôt. Ces premières enquêtes aboutissent à des données d’ordre statistique, et non individuelles, pour l’ensemble du royaume mais elles ne seront pas systématiquement renouvelées. À défaut, les rôles fiscaux (taille, capitation, vingtième et dixième) peuvent offrir des informations sur les habitants d’une paroisse et leurs revenus. Ces rôles sont conservés en série C.

Les premières listes de population apparaissent à partir de la Révolution, en application de la loi du 22 juillet 1791 qui prescrit de faire constater chaque année l’état des habitants. Ces premiers « dénombrements » établis dans chaque commune entre 1791 et 1800, sont classés en série L dans le fonds du département (L 367-369) et dans les fonds des districts et des municipalités, mais tous n’ont pas été conservés : ils indiquent le nom des habitants, leur âge, lieu de naissance, dernier domicile, métier ou moyens de subsistance. Ils permettent de dresser les premières statistiques périodiques de population du département sous forme « d’états » ou de « tableaux » récapitulatifs (L 367).

A partir de 1800, ces mêmes documents – dénombrements communaux et états récapitulatifs – sont classés en sous-série 6 M. Ce n’est qu’en 1836 que commence la grande série de recensements systématiquement dressés à base d’états nominatifs établis par les communes. Désormais, les recensements sont organisés à périodicité régulière et ont lieu tous les 5 ans, sauf exceptions dues aux guerres. Classés en sous-série 6 M jusqu’en 1936, ils appartiennent après 1940 – le premier recensement après la guerre date de 1946 – à la série W (56 W, 1946-1968).

Les listes nominatives sont établies en double exemplaire par les secrétaires de mairie : un exemplaire est conservé en commune, l’autre obligatoirement adressé aux Archives départementales. Cette obligation a cessé en 1945.
Les listes nominatives, restées dans les communes, ont pu être confiées aux Archives départementales avec les archives communales déposées en sous-série 3 E.

Les indications d’ordre individuel portées sur les listes nominatives sont variables selon les recensements : la nationalité et le lieu de naissance par exemple ne figurent pas dans les recensements de 1856 à 1866, de même la situation de l’individu dans le ménage (chef de famille, épouse, enfants, …) n’est indiquée qu’à partir de 1881, enfin des informations telles que la religion, la santé (maladies et infirmités) ou le degré d’instruction n’apparaissent que ponctuellement.

Il est à noter que des lacunes importantes existent dans les recensements conservés aux Archives départementales. Ainsi, les recensements pour Rouen débutent en 1881.

Les documents sont classés dans l’ordre chronologique des recensements, par arrondissements (Dieppe, Le Havre, Neufchâtel, Rouen et Yvetot), à l’intérieur, par cantons et enfin par communes. Certaines villes sont divisées en plusieurs cantons, les recherches, à l’intérieur des cantons, se font alors par quartiers et nom de rue.

A partir de 1946, les listes nominatives de recensement de population n’ont pas été conservées de manière systématique. Le producteur de ces documents, l’INSEE, a constitué un échantillon géographique composé d’une sélection de communes. Les listes de recensement de population entre 1946 et 1968 sont donc non exhaustives.

Les recensements de populations sont organisés par canton, ville et rue. Il est donc indispensable de connaître ces informations pour retrouver un foyer.

Il est possible de retrouver l'adresse d'une personne en utilisant les annuaires par exemple. L'adresse peut aussi être mentionnée dans l'acte de mariage ou de décès ainsi que dans un acte de notaire.

Pour Le Havre et Rouen, les listes de recensements sont découpées en cantons ou en quartiers. Certaines rues sont parfois à cheval sur plusieurs cantons (notamment pour Rouen).

Cantons de Rouen (à partir de 1881)

• 1^er canton : Vieux Marché, Cathédrale, Saint-Maclou
• 2^ème canton : La gare, Saint-Gervais, Rougemare, Champ-des-oiseaux
• 3^ème canton : Pasteur, Coteaux de l’Ouest
• 4^ème canton : Croix de Pierre, Mont-Gargan, Saint-Pierre, Martainville.
• 5^ème canton, : Jouvenet, Sapins, Chatelet, Lombardie
• 6^ème canton : Saint-Julien, Ile Lacroix, Saint-Sever
• 7^ème canton : Grieu, Vallon Suisse, La Grand-Mare

 Quartiers du Havre (jusqu'en 1886)

• Bléville
• Graville-l'Heure
• Ingouville
• Sanvic
• Rouelles
• Canton Nord
• Canton Sud
• Canton est
• Graville Sainte-Honorine

Le Havre (à partir de 1891)

• 1^er canton : La Bourse, Le Perrey, Les Halles centrales, Saint François
• 2^ème canton : Brindeau, Champs Barets, Cité Chauvin, Demidoff, Douanes, Eure, Neiges Vallée Bereult
• 3^ème canton : Aplemont, Graville, Soquence
• 4^ème canton : Danton, Hôtel de ville, Les Ormeaux, Thiers
• 5^ème canton, : Acacias, Les Gobelins, Perrey, Saint Léon, Saint Vincent, Sainte Cécile, Sainte Marie, Square Massillon, Tourneville
• 6^ème canton : Sainte Adresse, Sanvic
• ^7ème canton : Bléville, Dollemard, Mont Gaillard
• ^8ème canton : Bois de Bléville, La Mare au Clerc, La Mare-Rouge
• ^9ème canton :Aplemont, Caucriauville, La Pommeraie, Rouelle

D’après la loi du 15 juillet 2008 les recensements sont communicables 75 ans après leur élaboration.
Du fait de la fragilité et de la mauvaise qualité de leur support d’origine, les documents relatifs aux recensements de population sont aujourd’hui exclusivement consultables sous forme d’images numériques notamment sur le site internet des Archives départementales.

Les recensements de population sont accessibles en version numérique via un formulaire de recherche.
Pour les versions papiers, on trouvera leur inventaire dans la série 6M de 1791 à 1945 et dans les versements W pour les recensements postérieurs à 1945.